Pénurie de sucre

Les néonicotinoïdes ont été interdits, et déjà le spectre d’une pénurie de sucre se profile. Déjà, on voit les hordes de pucerons et le virus de la jaunisse envahir les champs de betteraves et diminuer le rendement des plantations. Déjà, on ferme les raffineries, déjà on annonce une augmentation du déficit commercial … alors on demande un moratoire.

C’est vrai que cette interdiction, venue de l’autorité européenne est connue depuis longtemps, que l’on aurait dû s’y préparer. Mais même si on sait que jusqu’à présent on intoxiquait nos agriculteurs, on contaminait nos enfants et on tuait nos abeilles, c’est vrai aussi que d’en prolonger la cause une année ou deux de plus n’y changera finalement plus grand-chose.

Car voilà, le sucre est une production très rentable. C’est aussi un des rares secteurs nous permettant de renflouer l’abysse de notre déficit commercial. C’est un des piliers de notre industrie agroalimentaire. On l’utilise en masse pour produire des boissons gazéifiées, des produits alimentaires ultra transformés, bref tout ce qui fait notre succulente malbouffe.

Et pourtant, il me semble avoir lu que le sucre était un poison, le plus mortel des poisons, devant l’alcool et le tabac. C’est la principale cause de maladies cardiovasculaires, d’obésité et de diabète. Et en plus, le sucre agit comme une drogue, c’est une drogue.

En somme, demander le moratoire, c’est vouloir continuer à utiliser des poisons pour produire plus de poison … Alors que l’on pourrait rêver de diminuer la production de sucre, ce qui nous rendra moins obèses, moins malades, et nous fera vivre plus longtemps. Ou encore que le miel issu du sauvetage des abeilles pourra remplacer une partie de ce sucre manquant …

Mais nous avons pris l’habitude de sacrifier notre futur pour conserver notre confort à court terme. Nous demandons de réduire le prix des carburants pour pouvoir continuer à gaspiller une énergie dont nous savons qu’elle va disparaître. Nous décidons l’arrêt du nucléaire, énergie non renouvelable et très polluante, mais nous changeons d’avis pour ne pas avoir à payer le surcoût de prix de l’électricité qu’il entraîne.

En fait, cela fait un moment qu’on vit à crédit, qu’on consomme en un peu plus de six mois ce que la planète produit en un an, qu’on repousse à demain les décisions désagréables que nous aurions dû prendre depuis longtemps. Chacun sait que nous allons dans le mur, mais jusqu’à présent tout va bien.

Et à force de croître et se multiplier, nous devenons beaucoup trop nombreux sur cette terre. Alors la planète nous prévient avec de plus en plus d’insistance. Les pandémies se créent et se diffusent. La température de la planète augmente significativement avec son cortège de cataclysmes naturels. Les pôles fondent et l’eau monte, grignotant petit à petit notre espace vital. Et nos dictateurs se préparent à la grande guerre meurtrière qui réduira de manière drastique notre population.

Mais ce n’est pas grave, nous allons demander un moratoire à la nature …

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