J’ai écouté dernièrement une émission de radio débattant de l’interdiction d’écran de Pépé le Putois dans les dessins animés de la Warner. Plusieurs auditeurs défendaient chacun son point de vue, et l’une des auditrices soutenait mordicus cette interdiction, considérant l’attitude de Pépé le Putois suffisamment puante pour justifier d’une interdiction.
Au cours de la discussion, l’auditrice a avoué n’avoir jamais vu de dessin animé auquel Pépé le putois participait. Sans que l’animateur ne réagisse. Comme quoi parler d’un sujet dont on ne connait rien si ce n’est des « on dit » ne dérange plus personne aujourd’hui. Mais c’est vrai qu’aujourd’hui on assassine un professeur pour des propos qu’il aurait tenu dans un cours rapportés par quelqu’un qui n’a pas assisté au cours, alors …
Dans mes souvenirs de Pépé le putois, le personnage est très puant au premier sens du terme, et terrorise plutôt son amoureuse : il est le seul à croire à son pouvoir de séduction. Alors il faut vraiment être imperméable au second degré pour s’identifier de manière positive au personnage.
Du coup je me demande ce que pensent de nous les personnes qui considèrent que Pépé le Putois pourrait faire des émules parmi ses spectateurs. Je crois que ces gens là pensent que nous ne sommes pas suffisamment intelligents pour comprendre et que c’est pour cela qu’il faut nous interdire Pépé le putois dans les dessins animés. Et plus généralement qu’il faut interdire les messages au second degré.
Ou alors c’est qu’ils ne comprennent pas eux même le second degré, qu’ils n’imaginent pas qu’un message est d’autant plus efficace qu’il est présenté de manière intelligente. En l’interdisant, ils rendent finalement sympathique et défendable un Pépé le putois qui ne l’est pas. Ils en font une victime, et pas ce qu’il est : une démonstration par l’absurde de l’aspect intolérable du harcèlement. Bref ils font l’inverse de ce qu’ils sont sensés faire.
Ils se rangent donc dans la même catégorie à laquelle nous sommes sensés appartenir. Bref, ce sont des cons. Et comme on dit des cons, ils osent tout. C’est même à cela qu’on les reconnait.